C’est la Journée mondiale des espèces menacées ! L’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, une espèce sur huit est menacée d’extinction, et de sensibiliser à l’importance de la protection de la biodiversité.
Au quotidien, le zoo de Marineland œuvre pour protéger la faune sauvage et est engagé dans de nombreux projets de recherche et de conservation d’espèces menacées. Voici dix actions initiées par Marineland pour la protection des espèces en danger qui ont marqué notre zoo durant ces 12 derniers mois. Et pour 2021, le zoo compte bien doubler le nombre de ses projets en faveur de la biodiversité !
Première reproduction de poissons hachettes nains au monde
Pour la première fois dans l’histoire mondiale de l’aquariologie, les équipes de Marineland, d’Océanopolis et du Musée Océanographique de Monaco ont réussi, en 2020, à reproduire et élever des poissons hachettes.
Grâce aux compétences communes, les équipes ont réussi à créer les conditions favorables à l’acclimatation des géniteurs et à la production de gamètes. Des centaines d’oeufs ont ainsi été mis en incubation pour être ensuite élevés dans des conditions contrôlées jusqu’au sevrage.
Présent de la Mer Rouge jusqu’à l’archipel indo-australien, ce petit poisson de récif est fragile et sa reproduction en aquarium permettra de ne plus le prélever dans son milieu d’origine.
La tortue Lily retrouve la mer en présence des enfants de l’Aire Marine Protégée
Le 5 mars 2020, Lily, une tortue caouanne de 11kg qui avait été accidentellement piégée dans une pêche à la palangre et qui était soignée au Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CRFS) de l’Association Marineland, a pris le large depuis la plage de la calanque d’Aurelle située dans la zone du « Cantonnement de pêche du Cap Roux », une réserve intégrée au site Natura 2000 du massif de l'Estérel, sous les yeux émerveillés des enfants de l’école Camail participant au projet d’Aire Marine Educative (AME).
Pour l’Association Marineland, ce sauvetage illustre l’importance du travail de collaboration avec les différents acteurs de la mer pour mieux protéger et sauvegarder la faune marine. Les efforts de coopération avec les pêcheurs professionnels locaux, les recherches associées avec la filière de la pêche et le travail de sensibilisation sont une partie de la solution, pense l’Association.
La naissance d’une petite dauphine, Lùa
Début mai, Nala, une belle dauphine de 10 ans, a mis bas d’un bébé d’environ 85cm pour 15kg. Une joie immense pour les soigneurs et les vétérinaires du parc qui ont assuré le suivi régulier de la gestation naturelle de la dauphine grâce à des échographies et des prises de sang régulières.
Un travail salué par le coordinateur du programme d’élevage européen (EEP) de l’EAZA pour le grand dauphin (Tursiops truncatus). « Le suivi et le travail effectués par les équipes vont permettre de compiler de nouvelles données et d’acquérir plus de connaissances sur la gestation et les naissances chez le grand dauphin », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Lùa représente la deuxième génération de dauphins nés à Marineland, puisque sa maman Nala est elle-même née au parc : la dauphine Malou est donc l’heureuse grand-mère de ce bébé qu’elle a pris sous son aile pour épauler sa fille Nala dans les heures qui ont suivi la naissance.
Une deuxième dauphine voit le jour : Ollie
Moins d’un mois après la naissance de la petite Lùa, une deuxième femelle grand dauphin, Malou, a donné naissance le 29 Mai à un delphineau d'environ 15kg. Agée d’une quarantaine d’année, Malou est une maman très expérimentée, puisqu’il s’agit de son cinquième bébé. Les deux duos maman-bébé se quittent plus. Trois générations de dauphins nagent ainsi côte à côte avec une complicité attendrissante.
Membre de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA), le parc Marineland participe à différents programmes d’élevage européen (EEP) dont celui du grand dauphin, dans le but de favoriser la conservation d'une espèce animale sauvage menacée. S'il n'est pas classé comme espèce vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le dauphin reste victime de la pêche industrielle et de l'activité humaine qui dégrade son habitat.
Sauvée par l’hôpital pour tortues marines de l’Association Marineland, Rotary retrouve la mer
Retrouvée au large de Nice, nageant en surface et dans l'incapacité de sonder, Rotary, la neuvième pensionnaire est arrivée au centre de soin fin juillet 2019. Les équipes de l’Association Marineland ont procédé à un contrôle général de son état de santé, une prise de sang et une radiographie afin de s'assurer de l'absence d'infection ou de corps étranger. Bien que les premiers résultats n’aient pas révélé d’anomalie, Rotary a évacué au fur et à mesure de son séjour une quantité importante de fragments de déchets plastiques.
« Les tortues sont devenues bio-indicateur du milieu dans lequel elles évoluent. Si des déchets sont retrouvés dans leur système digestif, c’est que leur milieu de vie est pollué. Or dans la plupart des autopsies effectuées par l’Association, les déchets plastiques étaient présents », interpelle Sidonie Catteau, chef de projet « Tortue marines » de l’Association Marineland et capacitaire de l’hôpital pour tortues marines, le CRFS. Rotary a regagné la mer au printemps 2020, accompagnée par ses parrains le Rotary club.
Noémie, douzième pensionnaire du CRFS, rejoint la mer
C’est en plein confinement début mai 2020 que Noémie a embarqué sur la vedette de la SNSM, fidèle à chaque relâcher. Température OK, derniers examens OK, puce électronique OK, prise de données pour plusieurs programmes de recherche scientifique OK, autorités prévenues et surtout « petit nom » attribué par le club de plongée, Noémie était prête à regagner le large !
En février 2020, le Club de Plongée Six-Fournais sensibilisé par l’Association Marineland lors des campagnes annuelles Obstortuemed auprès des usagers de la mer, a eu le bon réflexe. En effet, dès la découverte de l’animal inerte et blessé, les membres du club de plongée ont composé le numéro d’urgence dédié aux tortues marines en difficulté. Grâce à la coordination des plongeurs, de l’institut Océanographique Paul Ricard et des agents de la Capitaineries des Embiez, le réseau Tortues Marines de Méditerranée Française (RTMMF) s’est mobilisé et a déterminé le centre de soin le plus proche pour prendre en charge l’animal.
Emma, la tortue juvénile soignée par le CRFS, est remise en mer
La petite tortue d’à peine plus de 1 kg avait été repérée par un pêcheur affaiblie, prise au milieu d’un trafic maritime important et cernée par un groupe de mouettes. Les radios de contrôle, réalisées dans le cadre du protocole d’entrée en centre de soin, avaient révélé une fracture importante au niveau du membre thoracique droit. Grâce aux soins quotidiens des bénévoles et professionnels de l’Association Marineland, la petite Emma a pris le large à environ 5 miles des côtes d’Antibes, par une belle journée de juin 2020. A son retour en mer, elle pesait 3,4 kilos pour 30 cm.
« L’intensité du trafic maritime, qui est une caractéristique de notre région touristique, et la pollution marine (enchevêtrement ou ingestion de déchets) font partie des principales menaces qui pèsent sur les tortues marines », rappelle Sidonie Catteau, chef de projet « Tortues marines » de l’Association Marineland et capacitaire du CRFS. « Notre mission consiste d’une part à accueillir et soigner les tortues blessées, identifiant ainsi les problématiques, et d’autre part à développer des collaborations avec tous les acteurs de la mer pour qu’ensemble, la conservation des espèces reste notre priorité ».
Après une longue convalescence, la tortue marine Ana prend le large
Elle avait marqué les esprits. Cette tortue est arrivée recouverte de pas moins de 3kg d’anatifes (ou « pouce-pieds », crustacés filtreurs qui aiment à se fixer sur les objets ou animaux flottants), et dans un état de déshydratation avancée, révélateur d’un long séjour dans le grand large et d’une sous-alimentation prolongée. Anna souffrait également d’une infection pulmonaire. Les vétérinaires du CRFS avaient par la suite retiré de son intestin un sac plastique qui entrainait des troubles digestifs et de flottabilité importants. Soignée par le Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CRFS) de l’Association Marineland, Ana a retrouvé la mer ce 2 juillet 2020, au large du port de Sainte-Maxime, dans l’aire marine protégée de la corniche varoise.
Les sacs plastiques représentent 50% des déchets plastiques en mer et leur ingestion est une des principales menaces qui pèse aujourd’hui sur ces espèces fragiles. Obstortuemed, une campagne d’observation des tortues marines de Méditerrané menée par l’Association Marineland depuis 2012 dans les Alpes-Maritimes et le Var permet d’ailleurs d’identifier ces menaces, caractéristiques de notre région à forte attraction touristique : collision avec les bateaux, pollution marine (enchevêtrement ou ingestion de déchets) et captures accidentelles.
Découverte et éclosion de deux pontes de tortues caouannes dans le Var
Cet été, le Var a été le théâtre d'un évènement rare et porteur d'espoir pour les acteurs de la biodiversité marine : mi-Juillet, deux nids de tortues caouannes sont identifiés sur la commune de Fréjus : l'un sur le secteur de Fréjus-plage et l'autre, à moins de 2 kilomètres de là, à Saint-Aygulf.
Sous la supervision du Réseau Tortues Marines de Méditerranée Française (RTMMF), la chef de mission « Tortues Marines » à l’association Marineland et référente locale du RTMMF Sidonie Catteau est dépêchée sur place pour suivre et accompagner cet évènement exceptionnel aux côtés de l'Office français de la biodiversité, avec le soutien de la ville de Fréjus, l'Observatoire marin de la CAVEM et le conservatoire du Littoral.
Le site de ponte de Fréjus voit son éclosion au terme de seulement 46 jours, avec une soixantaine de nouveau-nés se précipitant vers la mer dans les 72 heures qui suivent. Quant au nid de Saint-Aygulf, il aura fallu attendre 74 jours pour voir sortir les premières petites tortues, à la grande joie des acteurs de terrain et des habitués de la plage. Au total, près de soixante-dix tortues a pu gagner la mer. Cette aventure a par ailleurs permis la récolte de données scientifiques inédites.
Lancement du projet écologique et fédérateur Cèdre
Pour l’Association Marineland et le Conservatoire du Littoral, la lutte contre les déchets en mer et les nettoyages du littoral font partie de leurs priorités d’interventions et d’études. En collaboration avec CEDRE, société spécialisée dans la collecte de déchets, ils ont décidé de se lancer dans un projet de récupération et d’analyse des déchets dans l’environnement aquatique.
Un programme qui vise à la fois de sensibiliser les populations aux questions environnementales au travers d’une action concrète, et d’en extraire des données utiles à la lutte contre ces pollutions : type, origine et quantification des déchets retrouvés sur les plages et dans la mer.