Le 2 juin 2018, ce sera coup double pour le Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CFRS). Ce n’est pas une mais deux tortues Caouannes qui seront relâchées au large d’Antibes. Ces deux tortues ont des histoires bien différentes mais un avenir commun : celui de reprendre leur migration en Méditerranée.
La première tortue, surnommée Kim est une tortue découverte échouée à Bormes les Mimosas à l’Automne dernier, sur la plage du Fort de Brégançon, le crâne fracturé par une hélice de bateau, a-t-on supposé. Après une longue convalescence liée aux dommages importants subis par l’animal, c’est avec un état de santé satisfaisant qu’elle retrouve la mer pour la saison d’été.
La seconde tortue, baptisée Hook, a été pêchée accidentellement à Antibes et tout de suite dirigée sur le CRFS. Grâce à une rapide prise en charge, l’hameçon a été retiré de son œsophage, et la guérison n’a pas rencontré de complications particulières. Il suffisait ensuite d’attendre que la Méditerranée retrouve des températures tempérées (18°C. idéalement) pour que Hook puisse rejoindre la Grande Bleue.
Les deux tortues ont été marquées par micro transpondeur à la base de la patte arrière gauche et une prise de sang a été réalisée dans le cadre du programme observatoire des Tortues Marines.
Le centre de réhabilitation de l’Association Marineland est hébergé par l’Espace Mer et Littoral de la ville d’Antibes Juan les Pins, gestionnaire du site appartenant au Conservatoire du Littoral, au milieu de 2.2ha de pinède dans le cadre enchanteur de la Batterie du Graillon.
Il accueille des tortues marines échouées ou trouvées en difficulté sur les côtes des Alpes-Maritimes et du Var.
Les tortues peuvent être victimes de nombreuses menaces, dont beaucoup proviennent de l’activité humaine : collisions avec les bateaux, captures accidentelles dans les filets de pêche, pollution marine (enchevêtrement ou ingestion de matières plastiques), hypothermie, infections, blessures liées à des prédateurs etc.
Il existe 3 espèces de tortues marines sur nos côtes françaises de Méditerranée : la tortue Luth, Dermochelys coriacea, la tortue verte, Chelonia mydas, et la plus commune d’entre elles : la tortue Caouanne, Caretta caretta. Les côtes françaises métropolitaines ne sont habituellement pas des zones de reproduction des tortues de mer, mais plutôt des aires d’alimentation.
Toutes ces espèces sont menacées et protégées par la réglementation internationale (Convention de Washington); il faut donc être habilité à intervenir dans le cas où une tortue a besoin d’aide. C’est le cas au Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage, avec la spécialiste des tortues marines et détentrice de la carte verte Sidonie Catteau (accréditation délivrée par le RTMMF, Réseau des Tortues Marines de Méditerranée Française) et son équipe de vétérinaires spécialistes des animaux marins.