Quelques nouvelles de la mission CareTta menée par l’Association Marineland
La mission Caretta a pour but l’étude de l’acclimatation en milieu naturel de tortues marines nées en aquarium par l’Association Marineland & l’Association Pour une Planète Bleue.
La Mission Caretta est une étude éthologique expérimentale : il s’agit d’étudier le comportement de jeunes tortues Caretta nées à Marineland en 2011, et placées dans un lagon naturel clos, le lieu-dit du Port Mallet, au Cap d’Antibes en France, durant 4 semaines en 2015 et 6 semaines en 2016.
L’objectif est de recueillir suffisamment de données pour pouvoir déterminer si des tortues nées en captivité sont aptes à être relâchées en milieu naturel. L’autre objectif du programme est de sensibiliser la population au statut d’une espèce protégée du littoral comme la tortue Caouanne.
La Mission Caretta 2016 en quelques chiffres:
- 3 tortues marines Caretta de 5 ans
- une équipe de 5 personnes à temps plein, 1 conseiller technique, une dizaine de bénévoles et 7 agents de sécurité
- un enclos marin de 1000m² et 2.50m dans la zone la plus profonde
- 6 semaines d’expérimentation
- 320h d’observation visuelle
- des milliers de données éthologiques et environnementales
- environ 800 personnes sensibilisées au programme sur site (promeneurs et scolaires)
- une communication développée pour atteindre un public plus large (115 000 personnes sur les réseaux sociaux)
L’enjeu principal de cette étude est de vérifier, entre autres, que les animaux s’alimentent correctement par eux-mêmes, en développant leur instinct de chasse. Cette autosuffisance alimentaire est la clé de leur survie en milieu naturel, et donc de la réussite d’un éventuel relâcher.
Des apports alimentaires « discrets » ont été organisés dans la zone de vie des tortues, pour s’assurer qu’elles pouvaient rencontrer des proies potentielles, et aussi pour que leur appétit et instinct de chasse soient stimulés régulièrement. Cependant, il était important que les animaux ne voient pas les membres de l’équipe apporter cette nourriture, car il fallait rompre totalement avec la pratique en aquarium, où l’apport alimentaire provient directement de la main de l’Homme. C’est ce qu’on appelle la « dés imprégnation » ou la désensibilisation à la présence humaine. Les proies étaient donc introduites discrètement, hors de la vue des tortues ou pendant leur sommeil.
A ce stade de l’expérience, une candidate sur 3 serait apte à être relâchée selon nos conclusions. Pour arriver à cela, un travail d’analyse important a été entrepris, à partir de paramètres multiples et plus ou moins complexes, comme : les observations des comportements, les relevés électroniques des TDR (Time Depht Recorder : petite capsule placée sur la carapace de la tortue pour enregistrer les durées et fréquences des plongées), l’étude de l’hormone du stress, l’étude du micro biome cutané (flore bactérienne située naturellement sur la peau de l’animal), la pesée des animaux (avant/après) et check up vétérinaire pour évaluer leur état de santé général.
Il faudrait désormais obtenir les autorisations réglementaires des experts de la Conservation française pour pouvoir poursuivre l’étude... A suivre.