Le 26 novembre 2014 à 5h du matin, un évènement s’est produit à Marineland : pour la première fois dans l’histoire du parc, un ours polaire a donné la vie.
Cette naissance a une grande importance, car elle est le fruit de l’effort collectif de tous les parcs zoologiques européens pour sauvegarder une espèce menacée de disparition dans son milieu naturel : l’ours polaire.
En effet, le couple d’ours polaires qui vit à Marineland depuis 2010, Flocke et Rasputin, a été réuni dans le cadre d’un EEP ((European Endangered species Programme ou Programme Européen d’Elevage des espèces menacées) afin qu’ils se reproduisent.
Le but de ce programme est de conserver les caractéristiques d’origine et le patrimoine génétique de l’espèce pour le futur.
Pourquoi une telle nécessité ?
Parce que les ours polaires sont en voie de disparition dans leur milieu naturel. Ils ne vivent que dans une seule région du monde : l’Arctique. Or le Pôle Nord est l’endroit de la planète le plus affecté par l’accélération du réchauffement climatique. Selon les scientifiques, la calotte glaciaire ne cesse de fondre d’année en année, et le pire scénario (la disparition totale de la banquise estivale) est prévu pour 2050.
Si les ours blancs ne meurent pas d’avoir trop chaud (ce sont des mammifères tout à fait capables de réguler leur température interne), ils n’en meurent pas moins de faim.
La fonte des glaces
L’ours polaire est un grand prédateur, au sommet de la chaîne alimentaire, qui règne sur son territoire de chasse : la banquise. Son alimentation principale repose sur une proie particulière : le phoque, qui lui apporte tous les nutriments dont son métabolisme a besoin. Mais l’ours ne chasse pas dans l’eau, comme les autres mammifères marins. Même s’il est un très bon nageur, il chasse exclusivement sur la glace, en attrapant les phoques qui viennent respirer à la surface. Si la banquise fond, l’ours n’a plus de terrain de chasse pour s’alimenter, et il ne peut se reproduire, c’est son espace vital qui disparaît.
Les conséquences de la disparition de la banquise
Depuis quelques années, les spécialistes observent l’impact de la diminution de la banquise sur les ours polaires : les animaux meurent noyés, car ils se lancent dans des traversées interminables pour tenter de rejoindre un bloc de glace, qui pourrait abriter la présence de phoques. Les distances entre les glaces sont de plus en plus grandes et les ours affaiblis évaluent mal l’exploit qu’ils doivent réaliser en nageant.
Les subadultes ne peuvent résister à de longues périodes de jeun, et sont les premières victimes du manque de nourriture.
Les ours sont signalés de plus en plus souvent dans les zones habitées, ce qui est une situation très dangereuse pour les hommes car l’ours n’éprouve aucune crainte face à un être humain. Affamés, ils sont attirés par les décharges et les poubelles, sources de nourriture.
Les cas de cannibalisme sont de plus en plus fréquents.
Ils sont aussi victimes de la pollution : ils concentrent des taux de mercure élevé dans leurs tissus, provoquant des malformations chez leurs petits.
Toutes ces causes et conséquences en cascade ont raison de l’espèce : le taux de survie des oursons diminue inexorablement.
Quel est l’avenir de l’ours polaire ?
La situation est alarmante : sur les 25 000 ours polaires qui vivent aujourd’hui, on estime que les 2/3 de la population mondiale aura disparu en 2050.
Le poids du lobbying économique contre la survie de l’espèce
En 2013, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) a refusé d’accroître le statut de protection de l’ours polaire, en faisant passer l’espèce d’une annexe II à une annexe I. La proposition, soutenue par les Etats-Unis et la Russie, a été contrée par la pression des intérêts du commerce international représenté par l’Union Européenne, le Canada et la Norvège, entre autres. L’ours polaire est donc toujours susceptible d’être chassé.
Les scientifiques reconnaissent qu’une des dernières chances de voir des ours polaires vivants à la fin du XXIème siècle, est d’assurer leur reproduction dans les parcs zoologiques. Mais ce n’est qu’une partie de la solution. La réponse globale à ces menaces planétaires appartient à chacun d’entre nous, en qualité de citoyen du monde. C’est même le rôle le plus important de Marineland : sensibiliser ses visiteurs aux enjeux mondiaux de l’environnement, pour que chacun puisse s’investir à sa mesure, et en signant, par exemple, la pétition que nous vous présentons aujourd’hui.
Que pouvons-nous faire pour sauver l’ours polaire ?
Nous, la communauté européenne des zoos ainsi que nos visiteurs, nous nous mobilisons pour limiter le réchauffement climatique, grâce à la campagne « D’un Pôle à l’autre ».
Ensemble, nous pouvons freiner le changement climatique en limitant l’augmentation moyenne de la température à 2 degrés.
Nous appelons les leaders mondiaux à agir d’urgence pour le climat afin de limiter le réchauffement à moins de deux degrés centigrades. Certains des plus grands penseurs et professionnels du monde ont signé cette pétition. Merci de les rejoindre, ajoutez votre voix à la leur pour demander une action urgente pour le climat. Ce message sera présenté aux chefs d’Etat du monde entier lors de la conférence des Nations Unies sur le climat, à Paris en décembre 2015.
La pétition est disponible sur : http://www.poletopolecampaign.org/il-est-temps-dagir-2-degres-est-la-lim...
En plus de signer cette pétition, vous pouvez aussi lutter contre les changements climatiques en débranchant les appareils électroniques lorsqu’ils ne sont pas utilisés.